Daniel Wildenstein Marchands d'Art, un livre-conversation sur la saga d'une dynastie

Publié le par Thierry Kron Traube

cover-p-1.1300439976.jpgcover-p-4.1300440023.jpg Ce livre n'est pas une autobiographie, ce sont des propos recueillis par Yves Stravidès. Daniel Wildenstein, la troisième génération d'une grande famille de marchands d'art raconte l'histoire de sa famille et nous livre ses souvenirs. Nathan Wildenstein, né en 1851 à Fegersheim, en Alsace, créa cette dynastie qui en 2011 est toujours présente dans le marché d'art, à Paris, New York et Londres. C'est l'histoire d'une famille de Juifs alsaciens, c'est l'histoire de la peinture prenant en relais les grands marchands que furent Vollard, Rosenberg, Durand-Ruel, Petridès et le couple maudit Lord Duveen-Bernard Berenson. Daniel Wildenstein, né en 1917, nous raconte aussi l'Occupation et les parties de cache-cache avec les Allemands, les spoliations organisées par Vichy, les années d'après-guerre. On y retrouve tous les grands peintres représentés par la Firme Wildenstein, des anecdotes, aussi, sur les grands collectionneurs, dont Edward G. Robinson et les marchands concurrents, dont Young and Taylor, Taylor est le père d'Elisabeth Taylor. Bien sûr ce livre recoupe "The Faustian Bargain" et "Minuit", mais aussi tout ce que l'on (je) peut déjà savoir sur la période de 1880 à nos jours, un éclairage aussi sur des noms entendu dans des conversations de mes aînés, mon père par exemple, né lui aussi en 1917. Daniel Wildenstein porte aussi vers la fin du livre, des jugements sur les peintres, qui peuvent étonnés, surtout quand il parle de la production de Chagall ou de Picasso. Le peintre préféré de D.W. est Bonnard, mauvais dessinateur, mais le plus grand des coloristes... Monet est jugé avec mordant, Cézanne est lui aussi passé en revue, "Vincent van Gogh et Gachet Père & Fils". il y a aussi un passage sur les Œuvres disparues pendant l'Occupation, et le trésor des Romanov entreposé chez les cousins Windsors à Balmoral. D.W. nous emmène aussi dans les caves du Vatican, et les entrepôts des réserves des collections du Pape. Daniel Wildenstein est décédé en 2001, laissant deux fils et une veuve et du travail pour des avocats... Aujourd'hui le patronyme de Wildenstein est synonyme d'Art et de marché de l'Art au plus haut niveau, mais par un hasard que seule la vie est capable d'imaginer, cela renvoie aussi vers Jocelyn Wildenstein The Cat Woman. Les dynasties industrielles passent, celles de l'Art perdurent, que reste-t-il quand les familles n'ont plus d'usines, ni empire immobilier ou Grandes Collections? Cette dernière étant le meilleur investissement. D'autre part, si on achète des pièces difficiles à revendre, on a au moins le plaisir de pouvoir les regarder sur ses murs... Si DSK est élu Président, c'est la famille du marchand d'art Rosenberg, arrière-grand-père d'Anne Sinclair, qui entrera, locataire pour un lap de temps, dans le plus bel hôtel de la rue du Faubourg Saint-Honoré... J'allais oublié les chevaux de course, le grand dada des Wildenstein, depuis Nathan le fondateur de la dynastie...
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